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Cinq gestes patrimoniaux à faire avant la fin de l’année
La fin d’année n’est pas seulement la saison des lumières et des listes au Père Noël. C’est aussi, pour les épargnants, un moment charnière où quelques décisions bien choisies permettent de réduire l’impôt, d’optimiser un portefeuille ou de transmettre en douceur. Entre marchés volatils, fiscalité qui se resserre et arbitrages parfois techniques, voici les cinq gestes à ne pas manquer avant le 31 décembre.
La première urgence concerne la gestion des actions
L’année a été heurtée, avec des marchés inégaux selon les secteurs. Avant le réveillon, il peut être judicieux de passer en revue son portefeuille pour matérialiser certains gains… ou certaines pertes. Les plus-values réalisées sur un compte-titres restent soumises au prélèvement forfaitaire unique de 30 %, mais les moins-values constatées avant le 31 décembre sont imputables sur les gains réalisés la même année, puis reportables dix ans. Pour un investisseur dont quelques lignes sous-performantes pèsent sur la performance globale, solder ces positions peut permettre de réduire très concrètement la facture fiscale 2025. À l’inverse, ceux qui veulent sécuriser une belle plus-value peuvent profiter de la bonne tenue de certains titres pour vendre, puis éventuellement reconstituer leur position ultérieurement.
Deuxième geste : le fameux retrait défiscalisé sur l’assurance-vie
Depuis la réforme de 2018, les contrats ouverts avant le 27 septembre 2017 bénéficient encore, lors d’un rachat, d’une fiscalité allégée, notamment sur la part des intérêts. Mais quel que soit l’âge du contrat, un retrait partiel peut permettre de remettre en cohérence l’allocation et d’utiliser l’abattement annuel sur les gains : 4 600 euros pour une personne seule, 9 200 euros pour un couple. Beaucoup d’épargnants ignorent qu’un simple rachat programmé fin décembre suffit à activer cet avantage, même si l’argent est replacé ensuite. Un geste technique, mais précieux pour réduire l’imposition sur la rente obligataire qui a fortement augmenté ces deux dernières années.
Faire des cadeaux à ses proches
Troisième levier, souvent oublié, mais parfaitement d’actualité au moment des fêtes : les cadeaux d’usage. Contrairement à une donation classique, ces présents remis à Noël, à un anniversaire ou à une célébration familiale ne sont pas taxés s’ils restent proportionnés au patrimoine et au niveau de vie du donateur. Une montre, un voyage, un coup de pouce financier ponctuel : autant de manières de transmettre sans alourdir sa fiscalité. La prudence s’impose toutefois : si le cadeau devient manifestement disproportionné, l’administration pourrait le requalifier en donation taxable. Dans le doute, mieux vaut conserver une trace de la circonstance familiale et du caractère raisonnable du montant.
Cotiser à un PER
Vient ensuite la question phare de décembre : faut-il cotiser au PER pour alléger l’impôt sur le revenu ? Le Plan d’Épargne Retraite continue de séduire, notamment les contribuables imposés dans les tranches à 30 % et 41 %, pour qui la déduction fiscale est immédiate. Les plafonds disponibles figurent sur l’avis d’imposition et peuvent être mutualisés au sein d’un couple. À l’approche du 31 décembre, une dernière cotisation peut générer un gain fiscal significatif, parfois de plusieurs milliers d’euros. Mais, en contrepartie, l’épargne reste bloquée jusqu’à la retraite, sauf cas exceptionnels. Les conseillers rappellent qu’il ne s’agit pas d’un produit miracle, mais d’un outil à manier avec stratégie.
Revue de portefeuille
Enfin, la fin d’année offre une fenêtre idéale pour réviser l’ensemble de son patrimoine financier. L’inflation, bien que stabilisée, continue d’éroder le rendement réel de l’épargne réglementée ; les taux obligataires, eux, ont rebattu les cartes dans l’assurance-vie ; les SCPI ont vécu une période agitée. Une mise à jour complète permet d’ajuster les arbitrages, de vérifier la cohérence entre objectifs, horizon d’investissement et niveau de risque, et d’éliminer les produits devenus inutiles ou trop coûteux. Beaucoup de ménages ne prennent ce temps qu’une fois l’an. Pourtant, une heure d’analyse avec un conseiller ou une simulation patrimoniale en ligne peut éviter bien des dérives et des rendements en berne.